En ce matin glacial du début du mois de février, des dizaines de petites silhouettes emmitouflées, arpentent joyeusement, bottes aux pieds, la butte de la Croisée des bois (rue de l’étang de la Tour). C’est ici que va grandir la Forêt des cinq continents, riche d’environ 300 arbres émanant d’une douzaine d’espèces différentes. Une forêt miniature, à échelle d’enfant, plantée par près de 300 écoliers rambolitains, venus de diverses écoles de la ville. Durant trois jours, 9 classes se succéderont dans le cadre de ce projet qui vient clore la programmation d’En route vers les jeux.
Plantation, ateliers pédagogiques et danse
Pour cette première séance de plantation, une quarantaine d’élèves de CP-CE1 de l’école élémentaire de la Louvière, accompagnés de leurs maitresses et de parents, sont accueillis par le groupe de pilotage de la ville et par les équipes du service environnement. A tour de rôle, une partie des enfants va planter son arbre, tandis que l’autre participera à des ateliers autour de la nature, mixant lecture d’un conte ou dessin d’observation. Prunelier, Merisier, Chêne, Hêtre, Saule, Mélèze, Pommier… : après une explication des méthodes de plantation et une présentation générale des arbres, les agents du service environnement remettent à chaque élève une espèce différente. Ces dernières ont été sélectionnées et préparées en amont par les équipes de la ville. « Retenez bien le nom de votre arbre, on en reparlera en classe », prévient Valérie la maitresse tandis que les enfants s’attellent à la plantation.
Une initiative plébiscitée par les enfants (et leurs parents !)
Fière et concentrée, Razane dépose délicatement son « bébé arbre » dans la terre avant de reboucher le trou sous le regard de sa mère. « Ce projet est magnifique pour les enfants, il permet de faire passer des messages autour de l’écologie de manière concrète, à leur échelle, et de les habituer à entretenir un lien avec le végétal » se réjouit-elle. Même son de cloche, pour Lionel, le père d’Enéa en pleine réalisation d’un dessin d’observation de feuille. « Il faudrait faire ça dans toutes les écoles, partout, afin de les sensibiliser dès le plus jeune âge ». La fillette n’en est pas à sa première plantation, grâce à un grand-père à la main verte qui l’a déjà initiée aux cycles de la nature. « J’aime bien faire ça mais ce que j’ai préféré c’est quand j’ai fabriqué à l’école ma bande avec de la peinture pour l’accrocher sur notre arbre ».
Un travail pédagogique sur le long terme
Après une danse, d’abord timide puis effrénée, sur « Aux arbres citoyens » – célèbre chanson de Yannick Noah -, toute la petite troupe se rend autour du grand arbre totem de leur école munis de rubans colorés et de cailloux « On va déposer et lui accrocher les petits cadeaux qu’on a fabriqué afin qu’il soit protégé et qu’il grandisse bien » rappellent les maitresses aux enfants. Des offrandes soigneusement préparées pendant la classe. « On travaille depuis un certain temps sur ce projet en mobilisant différentes disciplines ; sciences, lecture, arts plastique. Cela s’inscrit dans un travail beaucoup plus large que l’on mène avec les enfants autour de l’importance de la préservation de la nature et sa compréhension », détaille l’une d’elle.
Diversifier le patrimoine arboré de la ville
Du côté du service environnement, l’initiative s’inscrit aussi dans le long terme avec un double objectif : maintenir le riche patrimoine arboré de la ville, tant en nombre qu’en diversité avec la plantation de nouvelles espèces mais aussi transmettre aux jeunes générations l’attachement au végétal grâce à une sensibilisation concrète. « Quand on sait poser un nom sur un arbre et qu’on le manipule, on commence à s’y intéresser et à acquérir une connaissance de la nature et de l’environnement. Les enfants pourront voir grandir leurs arbres et s’ils restent rambolitains, dire un jour à leurs propres enfants « c’est moi qui l’ai planté », détaille Eric Michalak, responsable du service environnement de la ville avant de conclure : « Et puis qui sait, peut-être que l’un d’eux deviendra un jour un grand botaniste ou ingénieur agronome ; la vocation cela nait souvent de souvenirs d’enfance ! ». En attendant que la forêt et les enfants grandissent, ces derniers ont déjà promis aux arbres de revenir les voir bientôt.
Clap de fin pour «En route vers les jeux»
Lancé en 2022 par la ville de Rambouillet, en partenariat avec l’Education nationale, «En route vers les jeux» s’inscrit dans le cadre de la labellisation Terre de jeux 2024. Pluridisciplinaire et fédératrice, cette initiative met en lumière les valeurs de l’olympisme et s’est déclinée autour de plusieurs thématiques et événements. Paralympisme, Paris-Brest-Paris, et évidemment année olympique en 2024 avec des défis sportifs et culturels proposés à quelques 38 classes différentes chaque mois. La forêt des cinq continents, pensée comme un héritage matériel des jeux et un symbole de transmission aux générations futures vient clore en beauté ce projet.